27.04.2020 14:18 â Thomas Angeli
Le Parlement tiendra une session extraordinaire consacrée au coronavirus début mai à BernExpo pour pouvoir respecter les rÚgles de distance sociale. Les lobbyistes seront physiquement absents, mais pas moins influents.
Le Conseil national et le Conseil des Ătats se rĂ©uniront dans les halles de BernExpo du 4 au 8 mai prochains. Les lobbyistes nây auront pas accĂšs. Sera-ce donc une session sans jeux dâinfluence ? Loin sâen faut. Avant mĂȘme que le programme ne soit dĂ©fini, de puissants lobbyistes dĂ©fendent leurs intĂ©rĂȘts auprĂšs des parlementaires. Lâassociation de lâindustrie des machines Swissmem se montre particuliĂšrement active. Son prĂ©sident, Hans Hess, demande depuis plusieurs semaines dâassouplir les mesures de lutte contre la pandĂ©mie pour Ă©viter des dommages Ă©conomiques plus importants encore. Cherchant Ă Ă©tablir le contact avec les Ă©lus, lâorganisation faĂźtiĂšre les invite Ă un dĂ©bat politique en ligne par vidĂ©oconfĂ©rence le 28 avril.
Les entreprises industrielles apportent « une contribution majeure au fonctionnement des infrastructures du pays et Ă la lutte contre la crise », souligne Swissmem dans lâinvitation. « C'est pourquoi elles doivent pouvoir continuer Ă opĂ©rer partout oĂč cela est possible, tout en respectant strictement les rĂšgles dâhygiĂšne et de santĂ©. »
Ce dĂ©bat en ligne doit permettre de faire le point sur la situation actuelle dans la branche et dâĂ©voquer « les dĂ©fis et la gestion de crise du point de vue dâun entrepreneur ». Le directeur de Swissmem Stefan Brupbacher, ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du conseiller fĂ©dĂ©ral Johann Schneider-Ammann, doit sâexprimer. Il prĂ©sentera les « prĂ©occupations de lâindustrie aux politiciens ».
Outre Swissmem, dâautres lobbies font valoir leurs revendications auprĂšs des politiciens. Le prĂ©sident de GastroSuisse Casimir Platzer, par exemple, a Ă©crit une lettre aux cinq membres de droite du Conseil fĂ©dĂ©ral, exigeant un assouplissement des restrictions dans lâhĂŽtellerie et la restauration dĂšs le 27 avril.
Lâassociation des importateurs suisses dâautomobiles, auto-suisse, demande Ă©galement un assouplissement, mais dâun autre ordre. En raison de la crise, la branche estime difficile dâatteindre les objectifs relatifs aux Ă©missions de dioxyde de carbone. « Si lâUE devait procĂ©der Ă des ajustements dans ce domaine, auto-suisse sâengagera en faveur de mesures correspondantes en Suisse pour Ă©viter que des sanctions exorbitantes nâimposent une charge supplĂ©mentaire Ă lâensemble de lâĂ©conomie », prĂ©vient lâorganisation dans un communiquĂ©. Les normes environnementales pourraient ĂȘtre ainsi abaissĂ©es en raison de la crise du coronavirus.
LâUnion syndicale suisse pose aussi ses exigences. Elle demande de prĂ©venir les faillites et dâinterdire les licenciements dans les entreprises qui bĂ©nĂ©ficient des mesures de soutien fĂ©dĂ©rales. Elle revendique, de plus, une garantie du paiement du salaire Ă 100% en cas de chĂŽmage partiel ainsi quâune rĂ©duction des primes dâassurance maladie financĂ©e par la ConfĂ©dĂ©ration.