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Liste de la transparence 2018: Seul un quart de nos parlementaires sont transparents

25.10.2018 18:29 – Thomas Angeli

Un an avant les Élections fĂ©dĂ©rales, la transparence au Parlement fĂ©dĂ©ral laisse encore Ă  dĂ©sirer : un peu moins d'un quart de ses membres rĂ©vĂšle ses gains obtenus grĂące Ă  son mandat.

"Dans l'intĂ©rĂȘt d'une meilleure transparence, nous vous prions de bien vouloir noter pour chaque lien d’intĂ©rĂȘt si votre engagement se base sur du bĂ©nĂ©volat ou alors de nous indiquer le montant de la rĂ©munĂ©ration annuelle”. Lobbywatch a envoyĂ© cette demande 246 fois au printemps et a demandĂ© Ă  tous les membres du Conseil national et du Conseil des Etats de communiquer les mandats pour lesquels ils sont payĂ©s en dehors du Parlement.

L'aspect positif, c'est qu’au Palais fĂ©dĂ©ral, lentement - trĂšs lentement - la reconnaissance des Ă©lecteurs Ă  un droit Ă  la transparence se fait jour. Cette annĂ©e, 61 dĂ©putĂ©s ont dĂ©cidĂ© de divulguer entiĂšrement leurs revenus provenant de mandats rĂ©munĂ©rĂ©s. Cela signifie que prĂšs d'un quart des Conseils nationaux et des Conseils d'État sont transparents. En 2017, il n'y en avait plus que 51. Dix-huit autres membres de l’AssemblĂ©e fĂ©dĂ©rale (2017 : 17) indiquent au moins en partie ce qu'ils gagnent avec leur mandat.

Les noms des parlementaires fĂ©dĂ©raux entiĂšrement et partiellement transparents peuvent ĂȘtre consultĂ©s ici.

Toutefois, l'analyse des rĂ©ponses reçues montre Ă©galement que la transparence des salaires parlementaires est Ă©galement une question de durĂ©e du mandat. Exactement la moitiĂ© des politiciens transparents ont moins de deux lĂ©gislatures dans un Conseil. En d'autres termes, les jeunes politiciens ont tendance Ă  ĂȘtre plus transparents. Daniel BrĂ©laz, conseiller national (Verts/VD) est un bon contre-exemple : un mandat de longue durĂ©e ne doit pas dĂ©courager la transparence. L’ancien syndic de Lausanne siĂšge sous la Coupole depuis 39 ans - avec interruptions - et communique ses revenus.

Au sein des partis, le PS est en hausse avec 60% de membres totalement transparents. L'initiative de transparence soutenue par la Commission est susceptible d'avoir un impact dans ce domaine. Les Verts arrivent deuxiÚmes (38,5 %), suivis du PDB (37,5 %). A l'exception de ce dernier, les partis bourgeois ne se ternissent pas de gloire en matiÚre de transparence. Le plus grand secret se trouve chez les démocrates-chrétiens. A peine un membre sur dix du groupe ne juge pas nécessaire de divulguer ses finances.

C'est un tĂ©moignage politique de pauvretĂ© pour les partis bourgeois - et malheureusement aussi un reflet de l'humeur qui rĂšgne Ă  l’AssemblĂ©e fĂ©dĂ©rale. Au cours de la lĂ©gislature 2015-2019, toute une sĂ©rie de propositions visant Ă  accroĂźtre la transparence ont de nouveau Ă©tĂ© rejetĂ©es. Lobbywatch maintient son cap et demandera Ă  nouveau aux parlementaires en annĂ©e Ă©lectorale de communiquer leurs gains.

Un mot sur la mĂ©thodologie: Les politiciens qui divulguent tous les revenus provenant de mandats de conseils d'administration, d'activitĂ©s au sein de conseils consultatifs ou d'organes similaires et d'activitĂ©s au sein d'associations - soit sur leur site Web, soit Ă  la demande de Lobbywatch - sont totalement transparents. Les revenus d'une activitĂ© professionnelle ne sont pas pris en compte par Lobbywatch pour l'Ă©valuation de la transparence. “Partiellement transparent" signifie que les parlementaires en questions ne divulguent qu'une partie de leurs revenus.

MISE À JOUR du 19 novembre 2018 : Trois membres du Conseil national ont rendu compte de tout ou partie de leur rĂ©munĂ©ration. Il s'agit de ValĂ©rie Piller Carrard, Carlo Sommaruga (tous deux entiĂšrement transparents) et Philippe Nantermod (partiellement transparent).