22.12.2017 07:57 â CĂ©line Graf
Le Parlement est Ă lâorigine dâune version amoindrie de «lâinitiative cycliste». Les raisons de ce revirement ne sont pas dĂ»s au clan des cyclistes mais aux forces du lobby automobile.
Le vĂ©lo fait son chemin pour entrer discrĂštement dans la Constitution. Le Parlement vient dâapprouver un contre-projet du Conseil FĂ©dĂ©ral Ă âl'initiative vĂ©loâ. Les pistes cyclables deviendraient les Ă©quivalents des sentiers et des chemins piĂ©tons. La ConfĂ©dĂ©ration ne soutiendrait pas directement la mise sur pied dâun rĂ©seau de voies cyclistes mais apporterait son soutien uniquement avec des intentions dans le texte de loi.
Pour la Weltwoche, ce sont des preuves suffisantes. L'hebdomadaire dirigĂ© par Roger Köppel (UDC/ZH) voit dans ces intentions une âvelomaniaâet une alliance entre les lobbies de promeneurs et de cyclistes. Il ne reste pas de qualificatif pour dĂ©signer les influences du lobby automobile. Lobby pourtant bien plus puissant comme le montre lâanalyse de Lobbywatch. Ce qui impressionne, mĂȘme uniquement sur la base dâune Ă©tude des accrĂ©ditations et des liens dâintĂ©rĂȘts, câest le nombre dâorganisation qui ont un accĂšs direct Ă des parlementaires :
Le rĂ©sultat de ces liens? Ce sont une douzaine, de propositions en faveur du trafic motorisĂ© individuel. Des propositions comme la possibilitĂ© de dĂ©passer par la droite sur des autoroutes, tourner Ă droite au feu rouge, ou encore des mesures facilitant lâaccĂšs au permis de conduire. Il faut aussi voir lâinfluence du lobby automobile dans la proposition du Conseil des Etats dâaugmenter la vitesse maximale des vĂ©hicules avec remorques ou des caravanes de 80 Ă 100 km/h. Il a encore dĂ©samorcĂ© lâarticle rĂ©cent relatif aux fous de la vitesse, ou encore autorisĂ© le service dâalcool sur les aires dâautoroutes, ou finalement augmentĂ© de 5 ans lâĂąge des contrĂŽles obligatoires des retraitĂ©s dĂ©sirant conserver leur bleu.
A cĂŽtĂ© de ces victoires, le lobby pro route peut se targuer de compter un membre de plus dans ses rangs : il sâagit ni plus ni moins que du successeur dâIgnazio Cassis, le trĂšs libĂ©ral Rocco Cattaneo. Cet ancien prĂ©sident du parti cantonal est aussi un entrepreneur actif dans le domaine des stations-service. Il siĂšge par ailleurs au comitĂ© de lâorganisation de stockage obligatoire de la branche des huiles minĂ©rales en Suisse, Carbura. Le nouveau Conseiller national a suscitĂ© lâintĂ©rĂȘt des mĂ©dias lors de son entrĂ©e en fonction en effectuant un tour Ă vĂ©lo, les courses cyclistes Ă©tant une de ses passions.