LogoLobbywatch

«Aucune nĂ©cessitĂ© d’agir» – vraiment?

30.05.2019 09:40 – Thomas Angeli

Ce qui devait ĂȘtre une «mini-rĂ©forme» s’est transformĂ© en absence totale de rĂ©forme: la Commission des institutions politiques du Conseil national refuse la crĂ©ation d’un registre public des lobbyistes – et ignore de fait une pĂ©tition de Lobbywatch.

L’initiative parlementaire de Didier Berberat (PS, NE) demandant ce registre a Ă©tĂ© dĂ©posĂ©e il y a trois ans dĂ©jĂ  et la pĂ©tition de Lobbywatch «Stop au jeu de cache-cache des lobbys», signĂ©e par 3121 personnes, depuis plus d’une annĂ©e. Ces deux propositions partageaient le mĂȘme objectif. Elles ont connu le mĂȘme sort: elles ont tout simplement Ă©tĂ© ignorĂ©es par Commission des institutions politiques National (CIP-N).

Il est question de l’accĂšs des lobbyistes au Palais fĂ©dĂ©ral. La commission du Conseil des Etats, avait dĂ©jĂ  considĂ©rablement affaibli le texte de Didier Berberat. Refusant de simplement mettre en Ɠuvre sa proposition de registre des lobbyistes, elle prĂ©voyait de continuer de donner aux parlementaires le droit de distribuer deux cartes d’accĂšs Ă  n’importe qui. Le texte adoptĂ© par la Commission des institutions politiques des États demandait toutefois qu’à l’avenir, les lobbyistes soient tenus de fournir des informations sur leurs mandants et sur leurs mandats. Une mini-rĂ©forme en somme, mais qui valait toujours mieux que le maintien d’un systĂšme anachronique.

Il n’en reste dĂ©sormais plus rien. Il Ă©tait Ă©videmment encore plus difficile pour le Conseil national de renoncer Ă  ses privilĂšges et de faire preuve de transparence au sujet ceux qui dĂ©ambulent session aprĂšs session dans la partie non publique du Palais fĂ©dĂ©ral. La CIP-N a dĂšs lors dĂ©cidĂ©, au cours de sa rĂ©union du 24 mai, de ne mĂȘme pas entrer en matiĂšre sur la proposition. Cette derniĂšre n’aurait rien amenĂ© d’autre qu’un surplus de bureaucratie, fait valoir le communiquĂ© de presse de la Commission. Elle considĂšre que «c’est aux dĂ©putĂ©s, dans leur propre intĂ©rĂȘt, de se renseigner auprĂšs des reprĂ©sentants d’intĂ©rĂȘts au sujet de leurs mandants». Ce que la Commission pense de la transparence – et donc des exigences des 3121 signataires de la pĂ©tition de Lobbywatch – s’affiche Ă©galement dans le communiquĂ©: «La commission se demande Ă©galement en quoi les informations supplĂ©mentaires sur les mandats des lobbyistes seraient utiles aux citoyens.»

Le projet de loi sera soumis au Conseil national le 18 juin. Ce dernier aura la possibilitĂ© de corriger une dĂ©cision regrettable. Et s’il en approuvait au moins une variante minimale, de permettre un premier pas vers une meilleure transparence du lobbyisme au sein du Palais fĂ©dĂ©ral.

Bild: Alpha Stock Images - http://alphastockimages.com/